Gabriel
Force de Dieu
En Hébreu, dont ce prénom est issu, il signifierait la force de Dieu. Le Président doit être content, bien que je doute que c'est pour ça qu'il l'a choisi. Pensez donc! L'un trônerait sur son Olympe élyséenne tandis que l'autre combattrait les démons dans l'arène.
Il faut le reconnaître, je l'ai écouté à plusieurs reprises devant les agriculteurs, le second dépasse le maître. L'aisance de la démonstration, la dialectique du discours, le choix des mots de consolation sont les mêmes. Ce qui change c'est la sincérité. On a le sentiment que Gabriel fera tout pour entreprendre et réussir ce qu'il promet. Inversement son patron s'est parfois trompé ou a plus d'une fois renié ses engagements, quand il ne tombait pas dans un mensonge obligé par omission. Dernier en date, et non des moindres, deux milliards d'euros enlevés au budget de l'écologie.
Utiliser, entre autres, l'environnement comme variable d'ajustement ce n'est pas l'idée du siècle. On peut prévoir que les insuffisance en la matière vont se traduire très vite en canicules, inondations, tempêtes climatiques. Peu importe, la politique de la courte vue satisfait tant de gens. Quand la ferme va crouler sous les dettes ou l'usine déposer le bilan on se fiche de ce qui arrivera après demain, et même demain.
Il n'empêche, on vit au dessus de nos moyens. Enfin la plupart, et les autres ne veulent pas partager. Ils disent qu'ils ne sont pas assez nombreux. Lâchement les politiques se défilent, ne rien changer c'est leur devise. Une répartition différente des richesses, pas question. Les plus riches ne veulent pas être plumés, même un peu. On les comprend, mais si on va dans le mur ils finiront bien par se cogner aussi.
Le premier ministre, Gabriel, promet d'essayer. On voudrait le croire. Son talent fait merveille. Son habileté vient à la rescousse pour manoeuvrer parmi les écueils. Le crédit de sa sincérité est intact. La force de Dieu, c'est lui. Si rien ne change à qui la faute ?