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18 janvier 2011

Mème

                                                           Mème

Attention ! Sujet glissant autant que plaisant. Il est dangereux  de se pencher sur le mème. Pour l’instant le Larousse électronique l’ignore aussi superbement que le correcteur orthographique. Voilà pourquoi, quitte à paraître pédant, je ne peux  résister à en parler. En premier lieu, bien qu’il soit en partie issu de son homonyme, mème a perdu son sens en même temps  que son accent circonflexe, son tricorne à

la Napoléon. Belle

et récente évolution qui lui a permis de gagner au passage le lustre d’une définition étonnante et détonante : un mème est un objet culturel reconnaissable. Il fallait y penser. C’est au moins du BHL puissance Botul.

            Pas sérieux s’abstenir. Un mot pareil vous ne le trouverez que chez les chroniqueurs à la mode littéraire dernier cri, les buzzeurs, les tortionnaires de la langue, les chroniqueurs philosophes qui abreuvent nos petits matins de considérations sur la mauvaise conduite de nos affaires, ou ceux qui remplissent les bonnes feuilles des suppléments magazines dominicaux que personne ne lit vraiment. Forcément, arriver à caser un mème à propos du livre de Stéphane Hessel ou de la dernière pièce de Koltès, c’est la certitude de revenir en seconde semaine avec indemnités afférentes.

            Parce que l’objet culturel identifié c’est quand même quelque chose. Je parie qu’on en trouve à la pelle sur internet. Un concept pour vous vendre une bagnole tape-cul qu’on appelle « sportive », c’est un mème ; un aspirateur « brise marine » qui dissimule sous ce vocable son insupportable vacarme dans votre deux pièces, encore un mème ; et tous ces responsables sociaux, économiques ou politiques qui se présentent comme des chevaliers de l’intérêt général alors qu’ils ne défendent que le leur en particulier en sont encore de drôles, au point qu’ils se font aider par des spécialistes de la communication, de l’art de faire avaler les couleuvres ou de transformer les vessies en lanternes. Des mèmes à la pelle je vous dis.

            J’aimerais aussi réhabiliter cette idée. On ne peut quand même pas passer sa vie à dire du mal des inventions, fussent-elles de vocabulaire. Le découvreur génial de la société du spectacle, dont je vérifie chaque jour la juste pertinence, fut un précurseur du mème sans le savoir. Vadim avec son « Et Dieu créa la femme » inventa une allégorie cinématographique réussie tout en starifiant l’égérie BB qui devint le fantasme sexuel de toute une génération, une autre sorte de même. En fait le monde, la société ne tournent qu’avec les idées qu’on s’en fait. Nos désirs secrets ne sont devenus vraiment avouables, des objets culturels identifiables, que grâce au cinéma. Nous nous sommes tous mis à genoux à la place de Trintignant aux pieds de la belle.

Toutes choses étant égales le cinéma et le réel, c’est du pareil au même, au mème

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